Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/35

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et la licence m’épouvantaient et je ne me sentis rassurée que lorsque je vis défiler le régiment d’Alexandre, que la Diète envoyait aux duchés comme troupes auxiliaires ; le régiment, en route pour Altona, défila sur l’Esplanade, la rue était ornée de feuillage, mais les soldats prussiens étaient un objet de répugnance pour le peuple. N’étaient-ce pas eux qui avaient combattu contre le peuple à Berlin ? La décision de leurs mouvements, la fermeté de leur tenue et leur discipline annonçaient l’ordre et le calme : une espèce de pressentiment traversa ma pensée.

Je m’arrête ici, les événements de cette époque étant universellement connus. Je dirai seulement, pour finir, qu’en 1849, lorsque l’Assemblée législative sortie de la Révolution, siégeait à Hambourg, mon mari, alors père de famille, me fut rapporté, le bras transpercé d’une balle. Il avait dit au leader de la gauche, le Dr Trittau, sur le seuil de la salle des délibérations : « Là je dois écouter vos discours, ici je vous prie de me faire grâce de vos paroles. » Comme dans toute rencontre de ce genre, Wille, quoique blessé, avait tiré en l’air. La distance avait été de quinze pas et l’arme, le pistolet.

Mais en voilà bien assez, peut-être même trop !

Après l’échec de l’immense mouvement natio-