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UN SOUVENIR DE ROSSINI

vieillard, qui, malgré toutes les obsessions hostiles à ma personne, n’en avait pas moins tenu bon, avec une amitié dont la constance ne s’était jamais démentie, je dissiperais les derniers nuages qui pouvaient encore subsister entre nous. À ce moment encore, je sentis qu’il n’était nullement à propos de vouloir aplanir, par des démonstrations extérieures, des difficultés qui tenaient à des causes plus profondes, et je gardais quelque répugnance à donner lieu, dans ce cas comme dans l’autre, à de fausses interprétations. Après le départ de Liszt, Rossini m’envoya de Passy, par l’intermédiaire d’un de ses intimes, les partitions de mon ami qui était restées chez lui, et me fit dire à cette occasion qu’il me les aurait volontiers apportées lui-même, si le mauvais état de sa santé ne l’enchaînait pas à la maison en ce moment. Même alors, je persistai dans mes résolutions antérieures. Je quittai Paris sans avoir cherché à revoir Rossini, et je pris ainsi sur moi de supporter mes propres reproches,