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SOUVENIRS

au sujet de ma conduite, d’une appréciation délicate, à l’égard de cet homme que j’honorais si sincèrement.

Plus tard, j’appris par hasard qu’une feuille musicale allemande (Signale für Musik, Signaux pour la musique) avait donné, à la même époque, le compte rendu d’une dernière visite que j’aurais jugé bon de rendre à Rossini, après la chute de mon Tannhæuser, dans le sens d’un tardif mea culpa[1]. Dans ce récit, on gratifiait aussi le vieux maître d’une piquante repartie ; sur mon assurance que je n’avais pas du tout l’intention de renverser toutes les grandeurs du passé, Rossini aurait répondu mot pour mot, avec son sourire : « Oui, cher Monsieur Wagner, si tant est que vous puissiez le faire ! »

À vrai dire, je n’avais pas grande chance de voir démentir cette nouvelle anecdote par Rossini lui-même ; car, après expérience faite,

  1. Il y a dans le texte : pater peccavi.