Page:Wagner - Sur les Poèmes symphoniques de Franz Liszt, 1904, trad. Calvocoressi.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —

chevaleresque, vu qu’il est besoin de frapper de grands coups pour prouver que le pommeau porte bien une lame. Mais laissons notre plaisanterie, quoiqu’il nous faille rester encore un peu sur la question de la « forme ».

Involontairement, en écoutant une des nouvelles œuvres orchestrales de Liszt, je me sentis surpris et ravi de constater combien était heureuse cette dénomination de « poème symphonique ». Très sérieusement, la découverte de ce nom constitue une conquête plus grande qu’on ne le pourrait croire, car elle implique la découverte d’une nouvelle forme d’art. Ceci paraît sans doute bizarre, même pour vous, aussi vais-je vous expliquer bien nettement ma pensée.

En premier lieu, les dimensions approximatives de chacune des œuvres orchestrales qui nous occupent ainsi que leurs titres permettent de rapprocher celles-ci des « Ouvertures » de nos anciens maîtres, ouvertures qui en viennent, à l’heure actuelle, à atteindre un développement considérable.

Combien cette désignation d’« Ouverture », appliquée à des compositions qui, n’importe où, seraient mieux à leur place qu’au début d’une représentation dramatique, est malheureuse.