Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/13

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tout-à-fait manqué ; vous pouvez sans crainte d’être dérangé dans vos occupations retourner à Édimbourg surveiller vos manufactures.

SMITH.

Par exemple, voilà bien le caprice le mieux conditionné !

CALEB.

Écoutez, mon cher monsieur Williams, je ne voudrais pas vous désobliger ; mais, sans que je vous le dise, et par un simple retour sur vous-même, vous devriez vous rendre assez de justice pour comprendre qu’une alliance entre miss Anna Derby, fille du feu comte Derby, et Williams Smith, le manufacturier, le commerçant, l’industriel, comme vous voudrez l’appeler, est tout-à-fait disproportionnée.

SMITH.

Parbleu ! je le crois bien. C’est ce que ma famille me répète tous les jours ; j’ai dix mille livres sterlings de revenu, sans parler des bénéfices de mon commerce, tandis que miss Anna, orpheline et sans fortune, ne peut m’apporter en dot que des dettes et une sœur folle.

CALEB.

Sans contredit, monsieur, vous êtes riche, très-riche, riche comme un roturier ; qui vous dit le contraire ? mais son père, le feu lord Derby a eu trois domaines, et trois domaines superbes encore, confisqués par ordre du parlement.

SMITH.

Beau profit !