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Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/23

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ARTHUR.

Folle ! est-il possible ? par quel accident ?

CALEB.

Feu madame la comtesse, sa belle-mère, était une femme bien respectable, sans doute, mais qui détestait miss Cécile…

ARTHUR.

Je le sais… C’est pour la soustraire à cette haine que sa tante l’avait fait venir auprès d’elle.

CALEB.

Oui, milord ; mais, après votre départ, on la rappela au château, et alors les persécutions redoublèrent : on voulait, à tout prix, assurer à miss Anna l’héritage de la famille.

ARTHUR.

Et miss Anna souffrait que sa sœur…

CALEB.

Elle ignorait tout, milord, voyageant avec moi sur le continent ; même à son retour, elle n’a jamais connu que d’une manière imparfaite la cause de la folie de Cécile ; mais, moi, je crois avoir découvert… l’infortunée nourrissait depuis long-temps dans son cœur une passion…

ARTHUR, vivement.

Une passion ! et pour qui ?

CALEB.

Personne ne l’a su, milord ; c’est un secret que la comtesse a emporté avec elle dans la tombe. Cependant, reproches, réprimandes, menaces de l’enfermer dans un couvent, elle n’épargna rien pour étouffer un amour qui contrariait ses vues. Enfin, un soir, elle entra brusque-