Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/37

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WILLIAMS.

Eh ! madame, qui songe à vous reprocher…

ANNA.

En les acceptant, je vous ai donné la plus grande preuve d’estime qu’un homme pût recevoir de moi ; mais, puisque malgré cela, vous doutez de mon attachement, puisque vous vous oubliez jusqu’à me faire souvenir que je vous dois tout ; eh bien ! monsieur, soyez content, je ne vous aime pas, je ne vous ai jamais aimé ; j’aime mon cousin Arthur, je l’épouserai, et je serai bien heureuse avec lui. (Elle sort.)

WILLIAMS.

Au diable soient les femmes avec leur délicatesse ! faut-il que je sois son créancier ! ces maudites vingt-mille livres sterlings ! de quoi se mêle-t-elle, si elle me les doit, c’est mon affaire, et non la sienne. Mais je me vengerai ; elle saura qu’on ne se joue pas impunément de l’amour d’un honnête homme.


Scène II.

CÉCILE, WILLIAMS.
CÉCILE, accourant avec joie vers la table.

Ah ! les belles fleurs, les belles fleurs ! (avec mystère.) me voilà seule ! arrangeons-les.

WILLIAMS, qui ne l’a pas écoutée, sur le devant de la scène.

Ah ! elle ne m’aime pas, eh bien, morbleu ! tout à l’heure les huissiers vont venir, ils vont saisir le château, je l’achète, je paie tous les créanciers, j’éteins toutes les dettes, et quand tout sera à moi, j’irai la trouver, je lui dirai : te-