Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/45

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vent de me rassurer !… mais elle n’y parvient pas aussi bien ; au lieu que toi… il suffit de ta présence, de ton regard, du son de ta voix pour m’inspirer une confiance… parle, parle, je te crois, je te croirai toujours.

ARTHUR.

Eh bien ! ma chère Cécile, écoute-moi ; tâchons de raisonner ensemble.

CÉCILE.

Oui, c’est cela… raisonnons.

ARTHUR.

Et puis je te préviens d’une chose… c’est que si tu retombes dans tes frayeurs, je croirai que tu ne m’aimes pas.

CÉCILE.

Oh ! je n’aurai plus peur… je n’aurai plus peur. Je te le promets ; et la preuve, c’est que je pense à ma belle-mère… je te parle d’elle, et je ne tremble presque pas…

ARTHUR.

En ce cas, habituons-nous tous deux à cette idée, et tu verras qu’elle ne t’effraiera plus du tout.

CÉCILE.

Oui.

ARTHUR.

Dis-moi, Cécile, y a-t-il long-temps que tu as cessé de la voir ?

CÉCILE.

Oh ! pour cela je ne l’ai pas oublié : un jour, elle s’est endormie si profondément qu’on n’a pu la réveiller, on l’a portée à la chapelle, le visage découvert, les yeux fermés, et pâle comme les vêtemens qui l’entouraient.