Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/50

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Scène VIII.


ARTHUR, seul.

Ma fiancée, oui… sans doute… elle a raison, je n’aurais pas dû l’oublier. Pauvre Cécile ! ma vue a paru produire sur elle une impression… Si mes soins, si mon amour parvenaient à rappeler dans son esprit… c’est même un devoir pour moi, qui suis devenu, sans le savoir, la cause de ses malheurs. Oui, je consacrerai ma vie entière à les réparer… à les adoucir du moins… Mais sa sœur… miss Anna, que lui dire ! comment lui annoncer ?… Ce matin je me suis engagé moi-même avec elle ; sur la foi de mes paroles et de ce testament bizarre, elle compte peut-être sur un mariage qui lui assure une fortune considérable ; et moi je vais la lui ravir d’un seul mot ! Si du moins je pouvais avoir quelque renseignement positif sur la situation et la fortune de miss Anna, si je savais seulement qu’elle fût dans l’aisance, pour enrichir sa sœur, je n’hésiterais pas à user du droit que j’ai de la déshériter en refusant sa main. Mais ce château simple et gothique n’offre pas l’aspect de l’opulence, et je crains… Voici Caleb, interrogeons-le, sachons la vérité, et pour peu que j’obtienne la réponse que je désire, c’en est fait, je suis tout à Cécile.