Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/54

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SMITH.

Comment, dès ce soir… Prétendez-vous m’insulter, monsieur ?

ARTHUR.

Vous insulter… Je ne songe pas seulement à vous.

SMITH.

Vous n’y songez pas ?… Mais si je vous demandais, monsieur, les motifs de votre conduite.

ARTHUR.

Vous ne les sauriez pas, monsieur ; je n’ai pas l’habitude de répondre quand on m’interroge aussi poliment.

SMITH.

Il est peut-être un autre moyen de vous faire parler.

ARTHUR.

Lequel, monsieur ?

SMITH.

J’ai des armes dans ma voiture, et si vous voulez prendre la peine d’y monter avec moi, en quelques tours de roues nous aurons gagné le petit bois.

ARTHUR.

Pourquoi vous gêner, monsieur, vous êtes chez vous à présent, et sans aller plus loin dans votre parc, au détour de la première allée… je vous avouerai que j’aime à mener les affaires rondement.

SMITH.

Dans le fait, vous avez raison, et puisque vous prenez si galamment la chose, je vous assure, monsieur, que vous avez gagné cent pour cent dans mon estime, et que si je vous tue, j’en aurai tous les regrets du monde.