Page:Wailly – La Folle ou Le Testament d’une Anglaise, 1827.djvu/70

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ARTHUR, à part.

Le château de Derby… Pauvre jeune personne ! quelle délicatesse ! (haut.) Moi, ma cousine, je suis officier de marine ; j’ai de jolis appointemens, de belles espérances, peu d’ambition. D’ailleurs, dans notre état l’on n’a pas besoin d’être riche. Dix mille livres sterlings de plus ou de moins n’empêcheront pas le premier boulet de m’emporter.

ANNA, à part.

Pauvre jeune homme, quel désintéressement ! Vouloir me cacher qu’il n’a rien…

ARTHUR.

Ainsi, puisque nous n’attendons ni l’un ni l’autre après l’héritage de ma tante, agissons comme si le testament n’existait pas, et expliquons-nous avec franchise.

ANNA.

C’est cela, expliquons-nous avec franchise. (Silence.) Eh bien ! mon cousin ?

ARTHUR.

Eh bien ! ma cousine ?

ANNA.

J’attends votre réponse.

ARTHUR.

C’est moi qui attends la vôtre.

ANNA.

Le testament ne m’ordonne pas de m’expliquer la première.

ARTHUR.

Ni moi non plus, ma cousine.