Page:Wailly - Éléments de paléographie, I.djvu/402

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relles. Les vignettes et les peintures lurent détachées des lettres. Les portraits , devenus un peu plus animés sur la fin du xv e et le commencement

du xvi e siècle, ne servirent plus que d’ornements isolés, et les vignettes, de 
cadres et de bordures. Les rinceaux de feuillage y paraissent souvent sur un 
fond d’argent, et les fleurs sur fond d’or. Des oiseaux, des dragons, des reptiles, 

etc., faisaient quelquefois un effet assez gracieux dans ces cadres et ces

bordures , quoique la nature n’y fût pas encore tout à fait copiée dans sa 
beauté. Les lettres initiales étaient souvent elles-mêmes décorées de plantes, 
garnies de feuilles , de Heurs et dé fruits. » 

Quoique les auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique aient jugé avec une excessive sévérité les productions de certains siècles du moyen âge, on voit cependant qu’ils ont considéré cette étude comme intimement liée à la paléographie. Aussi est-il à désirer que, dans un siècle où l’on recherche avec tant de curiosité tous les monuments des temps passés, on arrive à en faire une étude sérieuse et méthodique. M. le comte deBastard a commencé la publication d’un magnifique recueil dans lequel seront reproduites les peintures des manuscrits les plus curieux qui existent en Europe. Tout fait espérer que cette riche collection réunira de nombreux éléments à l’aide desquels on pourra suivre les progrès de l’art dans chaque siècle et dans chaque contrée. Il est impossible, en effet, que le dessin, le colons, la nature des ornements n’aient pas varie comme l’écriture, suivant les temps et suivant les peuples. Les ornements des manuscrits peuvent donc être soumis à des règles d’appréciation qui viendront compléter ou corroborer les observations purement paléographiques ; et puisqu’il nous était impossible de résoudre cette question, nous avons cru du moins devoir en signaler l’importance.

ARTICLE III.

i)ES INSTRUMENTS DE l’ ÉCRIVAIS

Puisque les copistes appelaient la peinture à leur aide pour orner les manuscrits de l’éclat des couleurs les plus riches et les plus variées, on ne doit pas s’étonner qu’ils aient, de leur côté, surveillé avec soin tous les détails d’exécution qui les concernaient particulièrement. Ils négligeaient rarement, par exemple , d’assurer à leur écriture la régularité convenable, en limitant d’une manière uniforme la longueur et l’intervalle des lignes. S’il n’y a pas de manuscrits dans lesquels on trouve l’exactitude pour ainsi dire mathématique à laquelle nous ont habitués les procédés ingénieux de la typographie , il est