Page:Wailly - Éléments de paléographie, I.djvu/404

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tandis qu’en général ils se trouvent sur la marge ; ils ont même disparu dans beaucoup de manuscrits qui ont été rognés de trop près par le relieur. Lorsqu’il existe dans la marge supérieure ou inférieure d’un manuscrit des points autres que ceux qui fixent la direction des raies verticales destinées à limiter les marges, il y a de fortes présomptions que l’on a employé pour ce manuscrit un parchemin palimpseste. Il faut alors examiner avec soin s’il n’existe pas de traces d’une écriture plus ancienne dont les lignes , comme l’indique la position des points, devraient croiser celles de la dernière écriture. Une longue discussion sur les instruments qui étaient employés par les copistes serait plus curieuse qu’utile pour l’appréciation des anciennes écritures. On peut se rendre compte , d’après ce qui précède , de l’emploi de la règle , du compas et du style. Peut-être distinguait-on le style qui servait pour les tablettes de cire, d’un instrument analogue qui aurait été employé seulement pour rayer le parchemin, et qu’on trouve désigné sous le nom de subula. Les Bénédictins semblent croire que cet instrument était non-seulement pointu, mais encore tranchant, parce qu’ils ont trouvé dans certains manuscrits le parchemin entièrement divisé dans toute l’étendue d’une ligne. L’usage de l’encrier, de l’écritoire, du pupitre, du canif, de la pierre à aiguiser et de la boîte à poudre ne nécessite aucune explication : les Bénédictins font seulement observer que certaines écritoires étaient façonnées de manière à tenir lieu de règle. D. Montfaucon parle en outre d’une fiole pleine de quelque liqueur propre à détremper l’encre trop épaisse, et d’une autre qui contenait le vermillon dont on se servait pour écrire les titres des livres et des chapitres. Quand les copistes s’apercevaient d’une erreur avant que l’encre fût séchée, ils l’effaçaient avec une éponge ; mais lorsque ce moyen ne pouvait plus être employé, ils tiraient une barre comme on le fait aujourd’hui (voy. le dernier mot du premier fac-similé de la planche II), ou bien ils marquaient des points en dessous des lettres à effacer (voy. le dernier mot du quatrième Jac-s*mz7e de la planche VII). Il est inutile de parler des ciseaux qui servaient à rogner les inégalités du parchemin , ou d’indiquer les matières qui pouvaient être employées pour en aplanir les aspérités. Nous terminerons en reproduisant un passage du Nouveau Traité de Diplomatique sur les roseaux, les plumes et les pinceaux.

« La canne, le calamus ou le roseau arando, juncus, disent les Bénédictins, «< fut l’instrument ordinaire des écritures faites avec des liqueurs, longtemps « avant qu’on se servît de plumes. David compare sa langue au calamus d’un «écrivain qui écrit rapidement. Ce calamus est interprété jonc par Aquila. L’Egypte fournissait beaucoup de ces joncs ou roseaux.