lettres authentiques ou falsifiées de saint Ignace, mais elle accepterait les falsifications de tout son être au moindre soupçon que cela plaît mieux à la hiérarchie, et elle ferait tout cela apparemment de bonne foi, sous l’autorité d’une fraction aveugle de l’Église, qui n’existe que pour garder ouvertes les blessures de cette dernière. Or, je soutiens qu’un volte-face est possible, en particulier concernant des opinions religieuses, mais une habitude prononcée de pensée religieuse ne peut s’acquérir en un jour, de sorte que, dans l’histoire de la conversion de Mlle Vaughan, il y a plus que ce que l’on peut discerner à la surface. Quant à expliquer ce qui nous échappe, je le laisse à l’appréciation de mes lecteurs, mais, personnellement, je garde mon opinion pour moi, par souci d’être juste avec une déposition inachevée.
Il existe une différence essentielle entre le docteur Bataille et Mlle Vaughan. Le premier est un être humain ordinaire, et si nous pouvons nous fier aux nombreuses images qui le représentent dans son récit, il l’admet sans prétention. Nous avons également des portraits de Mlle Vaughan, qui est énergique et agréable à regarder ; mais ce n’est pas la distinction essentielle. Le docteur Bataille, pauvre