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LA LEÇON MATERNELLE.

les examinateurs de ne pas se borner à la simple lecture, et de faire à ses chers élèves des questions préliminaires sur la Bible et l’Histoire de France. Ils y répondent avec une lucidité qui annonce une heureuse mémoire et une rare intelligence. Enfin il est reconnu par l’aréopage que Frédéric et Arthur ont, en quelque sorte, réparé le temps perdu, et que bientôt ils seront en état d’entrer au lycée. Le colonel ne peut contenir toute sa joie, et pressant dans ses bras sa femme et ses enfants, il avoue qu’il ne fut jamais plus heureux d’être époux et père.

La vieille madame Darmincourt, reconnaissant alors toute la force d’âme et la noble persévérance de sa bru, ne peut s’empêcher de lui adresser les plus honorables félicitations. Chacun, en un mot, reconnaît de quelle énergie, de quelle admirable patience est capable une tendre mère pour assurer le bonheur de ses enfants : et celle qui en offrait la preuve, profitant de cette importante circonstance pour donner aux grands parents un avis salutaire, dit à ses deux fils qu’elle pressait sur son sein, en jetant un regard expressif sur leur vénérable aïeule : « Ceux qui nous caressent le plus ne sont pas toujours ceux qui nous aiment le mieux… J’espère que vous n’oublierez jamais la leçon maternelle. »