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PROTECTRICES DES ANIMAUX.

que, chez la plupart des espèces où les deux sexes sont doués de couleurs brillantes, l’incubation se fait dans un trou obscur ou dans un nid en forme de dôme. La femelle du martin-pêcheur, par exemple, est souvent aussi brillante que le mâle, et cette espèce niche dans des trous pratiqués dans le bord des rivières. Les guêpiers, les toucans, les trogons, les momotides font tous leurs nids dans des trous, et, chez tous, les sexes sont semblables ; tous aussi sont de couleurs voyantes. Les perroquets choisissent aussi les trous dans les arbres, et, chez la plupart d’entre eux, il n’existe aucune différence sexuelle appréciable, tendant à cacher la femelle. Les pics rentrent dans la même catégorie, car la femelle n’est pas en général moins apparente que le mâle, bien que les deux sexes diffèrent souvent de couleur. Les nids des bergeronnettes et des mésanges sont cachés, et les femelles sont presque aussi brillantes que leurs compagnons. Le joli oiseau d’Australie, Pardalotus punctatus, dont la femelle a sur le dos des taches très-apparentes, fait son nid dans un trou du sol. On peut encore citer les Icterides et les Tangaras ; tous deux sont de couleurs très-brillantes ; les premiers n’offrent que peu ou point de différence sexuelle à cet égard, et ils vivent cachés dans des nids couverts ; chez les seconds au contraire, qui nichent à ciel ouvert, la femelle est terne, et parfois même avec des teintes presque protectrices.

Sans doute la règle ici indiquée souffre bien des exceptions individuelles ; car des causes nombreuses et variées ont produit la coloration et les habitudes des