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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

dans le creux d’un arbre, dans un trou du sol, ou dans une cachette quelconque.

Il n’est pas nécessaire, pour élucider cette question, de nous occuper des grands oiseaux, parce qu’il est rare qu’ils se cachent pour pourvoir à leur sûreté. Les couleurs vives sont, en général, absentes chez les rapaces ; d’ailleurs leurs mœurs sont telles qu’une protection spéciale pour la femelle serait inutile. Les femelles des grands échassiers sont souvent aussi éclatantes que les mâles, mais il est probable que ces oiseaux n’ont pas beaucoup d’ennemis, car l’ibis écarlate (Eudocimus ruber), le plus voyant de tous les oiseaux, existe en nombre immense dans l’Amérique du Sud.

Chez les oiseaux de gibier terrestres ou aquatiques, les femelles sont souvent très-simples, tandis que les mâles sont revêtus des plus belles couleurs, et le groupe anormal des Mégapodes nous offre l’exemple curieux d’une identité de couleur dans les deux sexes (couleurs assez vives dans le Mégacephalon et le Talegalla), combinée avec l’habitude de ne pas couver du tout.


Conclusion à tirer des faits qui précèdent.


Considérant l’ensemble des faits que nous venons d’énumérer et qui comprennent presque tous les groupes d’oiseaux brillamment colorés, on admettra, je crois, comme suffisamment établie, la relation entre la couleur des oiseaux et leur mode de nidification.