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APPLIQUÉE À L’HOMME.

complexe de ses éléments ou atomes produirait nécessairement le sens intime. On ne peut échapper à ce dilemme : ou bien toute la matière est consciente, ou bien le sens intime est quelque chose de distinct de la matière, et, dans ce dernier cas, sa présence dans des formes matérielles prouve l’existence d’êtres conscients, en dehors et indépendants de ce que nous appelons la matière. (Note B.)


Identité de la matière et de la force.


Les considérations qui précèdent nous amènent à la conclusion très-importante que la matière est essentiellement de la force et rien que de la force ; que la matière, dans l’acception populaire du mot, n’existe pas, et qu’elle est, en fait, philosophiquement inconcevable. Quand nous touchons de la matière, nous n’éprouvons réellement qu’une sensation de résistance, qui implique une force répulsive, et certes le toucher est bien celui de nos sens qui nous donne les preuves en apparence les plus certaines, de la réalité de la matière. Ce principe, si on l’a constamment présent à l’esprit, jette une vive lumière sur presque tous les problèmes élevés de la science et de la philosophie, et spécialement sur ceux qui se rapportent à notre propre existence consciente.


Toute force est probablement force de volonté.


Une fois convaincus que la force ou les forces sont tout ce qui existe dans l’univers matériel, nous som-