Page:Waller - La Flûte à Siebel, 1891.djvu/61

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Sur ce fleuve au reflet dormant
Empli d’essences parfumées,
Roulent, tristes étrangement,
Les yeux des anciennes aimées,

Des yeux verts d’absinthe, des yeux
Noirs de stout, plus sombres que l’aile
Du corbeau, des yeux de pale-ale,
Ivres, hagards, mystérieux ;

Des yeux qui pleurent l’existence
Roulée à boire encor, toujours,
Les heures, les heures, les jours
Où, tel qu’un navire en partance,

On n’attendait, dans la boisson,
Qu’une solennelle arrivée,
Tandis qu’à la rive rivée,
L’âme grelottait d’un frisson.