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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/114

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— Monsieur Jacques Ferrian ? demanda-t-il.

— Lui-même, monsieur… Le docteur Friedmann, je pense ?

— Ja… pardon… oui… je suis heureux de vous recevoir dans notre petite ville, monsieur Ferrian… j’espère que vous y serez content.

Il débita sa phrase d’un trait ; puis, hélant une grosse servante qui s’était tenue à distance, il la chargea de veiller aux bagages et prit le bras de Ferrian :

— Je vais vous conduire à la maison, si vous voulez ?

— Ecoutez, monsieur Friedmann, dit Jacques en l’arrêtant, faites-moi un grand plaisir, montrez-moi tout de suite le Rhin, j’en meurs d’impatience !

— Ah ! ah ! certainement, monsieur Ferrian, certainement, nous irons, ce n’est pas loin. Tenez, continua-t-il en se retournant, vous voyez cette grande allée d’arbres, c’est là que nous habitons, moi et ma fille, vous voyez, là, à droite, la septième maison…

— Vous avez une fille, monsieur le professeur ?

— Oui, Greta, sa mère aussi s’appelait Greta. Je l’ai nommée ainsi parce que Gretchen c’est trop commun, voyez-vous, mais j’aime tout de même Gretchen… alors vous comprenez… Greta… c’est… vous comprenez…

Il pataugea encore une minute dans son explication, puis :

— Tenez, dit-il, voilà, là, à gauche, la statue de Beethoven… vous connaissez Beethoven ? et, à côté, la Mùnsterkirche, la cathédrale, et, à droite, là, l’église protestante, vous voyez ! Ce parc, c’est le Hofgarten, et ce grand bâtiment,