Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/39

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Nous ! Mais l’idole d’en face est plus belle ; là, dans l’ogive, elle regarde, encadrée d’ombre ; elle est plus belle, là, dans l’ogive, elle sourit, elle n’est plus jeune, mais son regard étourdit, sa taille monte en forme d’amphore, Elle dit : Je t’ai aimé. Ma main, ma bouche ont tordu ton corps, et lorsque tu songes, c’est à moi, que tu ne peux oublier, — car je suis la Seule !

Le château est drapé de deuil, les grands hêtres montent autour des pierres comme d’immenses cierges éteints ; des sanglots roulent dans la forêt profonde.

L’idole est plus belle ; là, dans l’ogive, elle regarde, encadrée d’ombre.

Le bois frissonne, des râles courent, des voix toussantes répondent, les branches sont crispées, la neige tombe. L’idole est encadrée de neige.

Au loin, au loin, des voix gémissent : Lysianel Lysiane !

Et Lysiane répond à la neige : Neige trop froide !

Et Lysiane répond aux voix : Où est votre corps, votre corps ?

La neige brûle, les bois sont ensanglantés de flamme et Lysiane dit à la neige : Je t’aime ! Je t’aime ! Oh ! Je t’aime ! — Pourquoi ne dors-tu pas, mon Grégory ?

— J’ai froid, Christine.