Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/40

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IV

Lorsque Christine se sentit mère, son calme augmenta davantage encore ; son être se fondit en une sorte de béatitude ; un compagnon nouveau se faisait en elle, lentement, et, la nuit elle se parlait tout bas en se disant que ce compagnon comprendrait sa confidence. Sa tendresse pour Grégory dut se partager à ce moment, et celui-ci retourna, sans qu’elle y prit garde, aux habitudes anciennes. Il voulait oublier le fantôme, et parfois se demandait si c’était possible, si jamais il résisterait à cette envie folle de revoir Lysiane, de l’aspirer, de se pénétrer d’elle. Il était trop reposé aujourd’hui, trop calme, trop heureux de ce bonheur familial, et souvent il avait une grande frayeur de s’alourdir en ces délices tranquilles, de laisser échapper