Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/55

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ou quelque concert extraordinaire ne l’appelait pas dehors.

Ce soir, la jeune femme est en peignoir, une sorte de peplum en crêpe de Chine blanc rattaché à l’épaule par un camée rouge. Ses cheveux tordus sont piqués sur le haut de la tête par un peigne formé de gros grains de corail, et, pour bracelet, elle porte au bras, nu jusqu’à l’épaule, un large ruban de velours rouge agrafé d’or.

Cette Toilette Est Exactement Pareille A Celle

QUE PORTE LA COMTESSE LYSIANE DE LYSIAS dans le portrait qu’a fait d’elle, pour le dernier Salon, le peintre Clairin.

La porte s’ouvre. Un valet de pied annonce : Monseigneur. Grégory s’arrête, étourdi. Christine s’est levée et va vers lui, puis, très simplement :

— Qu’avez-vous, Monsieur ?

— Moi, rien, cette toilette, cette heure tardive…

— Me reprocherez-vous de vous avoir attendu, mon cher ami ?

— M’en croyez-vous capable, Christine ? surtout lorsque je vous vois si royalement belle.

— Voilà un compliment que je mets dans le coffret aux objets rares ; mais, ma foi, je crois vraiment, ajouta-t-elle en riant, que nous marivaudons ; puis, frappant le bouton d’un timbre, elle se rassit : Jean, dites qu’on m’apporte de quoi faire le thé, puis prévenez les gens qu’ils peuvent se retirer, je n’aurai plus besoin de personne.

Pendant ce temps, Grégory griffonna quelques mots pour avertir la bande joyeuse qu’on n’eût pas à compter sur lui pour le lendemain.