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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/63

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Derrière les fermes qui le composent s’épaissit un vaste bois de sapins dont les odeurs balsamiques parfument l’air, et au delà, l’on tombe sur une allée semée de gravier qu’ouvre une haute grille en pur style Louis XIV. C’est l’entrée du château de Silvère.

Vaste et lourd, avec son principal corps de bâtiment terminé en dôme et ses deux ailes massives, la demeure baronale porte vigoureusement ses deux siècles. On y entre par une large porte à triple arcade, et l’on se trouve dans un vestibule de marbre blanc où des colonnes corynthiennes alternent avec des médaillons portant les douze signes du zodiaque copiés sur ceux qui ornèrent, sous le Roi-Soleil, le pavillon de Marly. S’ouvrent à droite et à gauche, à hauteur de quatre marches d’escaliers, par des petites portes, les salles de réception dont des cheminées énormes forment le principal motif décoratif. Au dessus des portes, des panneaux du temps, aux couleurs ambrées par la patine ; ou bien encore des sculptures en bois représentant des attributs champêtres, gerbes, fléaux, guirlandes, harmonieusement groupés. Partout des armoiries où abondent les fleurs de lys du Roy. Des tableaux de Claude Lorrain, de Lesueur et de Poussin se mêlent, dans les galeries, aux œuvres modernes, deux Stevens, un Verwée, deux Ingres, des Corot, des Courbet, une reproduction en bronze du Milon de Crotone de Pierre Puget, un buste de Christine de Silvère à seize ans, par Carpeaux.

Lorsqu’il arriva au grand trot des chevaux que l’on avait envoyés, attelés au break, à sa rencontre, le duc qui voyait