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D’OTRANTE.

long-temps ! Foulez-moi aux pieds, Monſeigneur, affligez-moi, otez-moi la vie, mais épargnez celle de mon fils. Vous ſentez donc, lui dit Manfred, ce que c’eſt que de perdre un fils unique… Il n’y a que quelques heures que vous me prêchiez la réſignation : ma maiſon, ſi le deſtin l’ordonne, doit périr… mais les Comtes de Falconara… Hélas ! Monſeigneur, reprit Jérôme, j’avoue que je vous ai offenſé… Mais n’augmentez point les ſouffrances d’un vieillard. Je ne prétends point vanter ma famille ; je mépriſe ces vanités… C’eſt la Nature qui parle pour mon fils… C’eſt le ſeul gage que m’ait laiſſé de ſon amour une épouſe que je chériſſois… Eſt-elle morte, Théodore, eſt-elle morte ?… Il y a long-temps que ſon ame eſt dans le Ciel, lui dit Théodore. Comment eſt-elle morte ? s’écria Jérôme, dites-le-