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Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/123

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qu’à cause de l’importance de la matière, et nullement par la démangeaison de trouver à redire : quoique la manière dont il traite le Dr. Halley mérite bien qu’on ne lui fasse aucune grace. Il me reste à dire en quoi la Carte que je donne diffère de celle de cet habile Astronome.

On sait qu’il fut envoyé par autorité publique, pour faire des observations Géographiques et Astronomiques, qui pussent perfectionner la Navigation, et en particulier pour déterminer la déclinaison de l’Aiguille aimantée dans tous les endroits où il pourroit toucher, et s’il étoit possible, pour découvrir les Loix de cette déclinaison.

Halley réussit à sa gloire immortelle et à l’honneur de la Nation, particulièrement à l’égard de la déclinaison, article des plus intéressans dans la Navigation. Il corrigea aussi la position de la Côte du Brézil, qui étoit très défectueuse dans toutes les Cartes Marines. Il corrigea même très heureusement la Géographie de plusieurs lieux de notre Globe, où il n’avoit jamais été, mais par une comparaison judicieuse des observations des autres. Enfin la Carte qui fut le résultat de ses travaux, et où la variation de l’Aiguille aimantée est marquée, fut regardée par tout le monde, comme la plus exacte qui eût encore paru, pour ce qui regarde la Géographie, et en même tems d’une perfection étonnante pour la quantité de la variation, assignée à chaque partie du Globe : sujet si difficile et si embarassé, qu’on avoit jusqu’alors cru impossible d’établir à cet égard aucune règle générale.

Cependant il est clair qu’il n’a pu se servir que des observations d’autrui pour corriger la position des Côtes, où il n’avoit pas navigé lui-même ; et lorsque ces observations lui ont manqué, ou se sont trouvées fautives, ce n’est pas à lui qu’il faut imputer les erreurs qui en resultent. C’est là, si je ne me trompe, le cas pour ce qui regardé la partie du Sud de l’Amérique Méridionale. Je crois que la Côte du Brézil et celle du Pérou, qui est à l’opposite sur la Mer du Sud, sont très bien placées, mais depuis la rivière de la Plata à l’Est, et le point qui lui est opposé à l’Ouest, la Côte décline graduellement trop à l’Ouest ; desorte que le Détroit de Magellan, est, à mon avis, éloigné de près de cinquante lieues de sa vraie position : au moins c’est-là le résultat des observations de toute notre Escadre qui s’accordent très bien avec celles du Chevalier Narbоrough. J’ajouterai que le Dr. Halley a donné dans les Transactions Philosophiques, le fondement sur lequel il a bâti pour fixer à 76° 1/2, de Longitude Ouest, le Port St. Julien, que tous les Journaux de notre Esca-