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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

qu’un esprit gardien, sous la forme d’un grand aigle, veille sur eux du haut du ciel, bien au-delà de la portée des yeux. Quelquefois, s’il est content d’eux, il descend dans les basses régions, et on peut le voir décrivant des cercles sur les nuages blancs avec ses grandes ailes déployées. Quand ces signes favorables apparaissent, on a des saisons propices ; le blé vient bien, et la chasse est heureuse. Cependant il est quelquefois en colère, et alors il exhale sa fureur par le tonnerre, qui est sa voix, et les éclairs, qui sont le feu de ses yeux, et il frappe de mort les objets de son courroux.

Les Delawares font des sacrifices à cet esprit, qui daigne parfois laisser tomber une plume de son aile, comme gage de sa satisfaction. Ces plumes rendent celui qui les porte invulnérable. En effet, les Indiens, en général, croient les plumes d’aigles pourvues de vertus souveraines et occultes. Une fois, un parti de Delawares, dans le cours d’une expédition hardie sur les terres des Pawnies, se trouva entouré au milieu de grandes plaines, et fut presque entièrement détruit. Le reste se réfugia sur le sommet d’une de ces collines isolées et coniques que l’on voit s’élever parmi les prairies, et qui ont l’apparence d’émi-