Aller au contenu

Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
VOYAGE DANS LES PRAIRIES

quence, à rester le jour suivant dans notre campement, afin de donner à tous les traîneurs le temps d’arriver.

La conversation du soir, parmi les vieux chasseurs, roula sur les Delawares, cette tribu à laquelle on supposait que le campement vu pendant la matinée avait appartenu. Plusieurs anecdotes furent contées sur leur bravoure à la guerre et leur adresse à la chasse. Ils sont ennemis mortels des Osages, qui redoutent leur valeur désespérée, bien qu’ils l’attribuent à une singulière cause. « Regardez ces Delawares, disent-ils, leurs jambes sont courtes, ils ne peuvent pas courir, il faut donc qu’ils tiennent fermes et combattent jusqu’à ce qu’ils aient tué tous leurs ennemis ou que leurs ennemis les aient tous tués. » En effet les Delawares ont les jambes un peu courtes, et les Osages sont remarquables par le défaut contraire.

Les expéditions des Delawares, soit de guerre, soit de chasse, sont vastes et hardies. Une petite bande de ces Indiens ose quelquefois pénétrer assez loin dans ces déserts périlleux, et poussent leurs campemens jusqu’auprès des montagnes de rochers. Ce caractère aventureux est soutenu par une de leurs superstitions. Ils croient