Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

que la troupe avait sans doute passée le soir précédent.

« Il est inutile d’aller plus loin, dit le capitaine. Les élans étaient effrayés, et ils ont peut-être fait vingt milles sans s’arrêter après avoir passé la rivière. »

Alors notre petite compagnie se divisa ; le lieutenant et le sergent firent un circuit à la quête du gibier, et le capitaine reprit avec moi le chemin du camp. Sur notre route nous vîmes des traces de buffles (empreintes depuis un an au moins), de la largeur d’un sentier frayé par des hommes, et profondément enfoncées dans le sol, car ces animaux se suivent ordinairement à la file. Bientôt après nous rencontrâmes deux de nos cavaliers qui chassaient à pied ; ils avaient blessé un élan : en le poursuivant ils avaient trouvé celui que le capitaine avait touché la veille, et ils nous conduisirent à la place où il gisait. C’était un noble animal, de la grandeur d’une génisse d’un an, et il s’était couché dans une partie découverte de la forêt, à un mille et demi de l’endroit où il avait reçu la balle. Les dindons-buses que nous avions vus volaient en cercles au-dessus de lui, et la vérité de la remarque du capitaine fut ainsi prouvée. Il paraît que le pauvre