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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

animal, sentant la vie l’abandonner, s’était détourné pour aller mourir seul loin de ses compagnons.

Le capitaine et les deux cavaliers se mirent à l’œuvre avec leurs couteaux de chasse ; la bête était déjà teintée dans l’intérieur, mais on tira des côtes et des cuisses de grands morceaux de chair qui furent mis en tas sur la peau étendue. On fit des trous le long des bords de cette peau, on y passa de grossières cordes, et l’on forma ainsi un sac que l’on attacha derrière la selle du capitaine. Pendant tout le temps de l’opération les dindons-buses planaient sur nos têtes, attendant notre départ pour fondre sur la carcasse, et la dévorer.

Les restes du pauvre élan étant ainsi dépecés, le capitaine et moi nous remontâmes à cheval et retournâmes du côté du camp, et les deux chasseurs continuèrent à battre la campagne. En arrivant au camp, j’y trouvai notre métis Antoine ; après qu’il se fut séparé de Beatte pendant leur recherche des chevaux égarés, il était tombé sur une fausse voie, l’avait suivie plusieurs milles, et avait enfin rencontré le vieux Ryan et ses compagnons, sur les traces desquels il avait marché. Tous ensemble repassèrent l’Arkansas à sept ou