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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

gement de temps. Ils se tenaient çà et là, les uns sellés et bridés, les autres libres, mais tous découragés, abattus, la tête basse, une des jambes de derrière en partie repliée, afin de se reposer sur l’extrémité de la corne, et leur peau se ridant à tous momens sous les gouttes de pluie, et renvoyant des nuages de vapeur. Les hommes attendaient aussi en groupes, insoucians et mornes, le retour de leurs camarades, tournant fréquemment un œil inquiet sur les nuages qui s’avançaient avec rapidité. Un temps sombre éveille de sombres pensées. Ils exprimaient la crainte que nous ne fussions épiés par quelque parti indien, qui avait peut-être volé les chevaux pendant la nuit. Toutefois les conjectures les plus générales étaient qu’ils étaient retournés sur leurs pas à notre dernier campement, ou bien qu’ils s’étaient dirigés en droite ligne sur le fort Gibson. À cet égard, l’instinct des chevaux est, dit-on, semblable à celui des pigeons. Ils retrouvent leur logis en prenant la route la plus directe, et en passant par des solitudes qu’ils n’ont jamais traversées.

Après avoir attendu jusqu’à une heure assez avancée de la matinée, on laissa une garde pour attendre les cavaliers traîneurs, et nous nous