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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/144

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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

du soleil transforma le paysage comme par enchantement. Cette horrible solitude des heures précédentes se changea en une belle campagne découverte, variée par des bosquets et des massifs de chênes gigantesques, dont quelques uns s’élevaient isolément et semblaient plantés exprès pour l’ornement du site, ou pour arrêter les jeux au milieu des vastes prairies. Nos chevaux épars, et paissant à travers les bois, donnaient à l’ensemble l’apparence d’un parc immense. On avait peine à se persuader que l’on fût aussi éloigné de toute habitation humaine ; notre campement, seul, avait un aspect sauvage avec ses tentes grossières, formées de blankets et de peaux, et ses colonnes de fumées bleues s’élevant au-dessus des arbres.

Dès que le jour parut, on s’occupa de la recherche des chevaux. Plusieurs s’étaient égarés assez loin, mais ils furent tous ramenés, même celui dont la course désespérée nous avait causé tant de soucis. Il était allé jusqu’à l’une de nos haltes, à environ un mille du camp, et on le retrouva paissant tranquillement.

Le cor sonna le départ à plus de huit heures. Nous risquions maintenant, plus que jamais, d’être attaqués par les Indiens ; aussi la ligne fut