tout doucement, et de se retirer ensuite le plus silencieusement possible, en tâchant d’emmener d’autres chevaux avec lui, sans donner l’alarme au camp. D’autre part, on disait qu’une pratique également commune aux Indiens était d’arriver en tapinois au milieu d’une troupe de chevaux, pendant qu’ils paissent la nuit, d’en monter un, en prenant soin de ne faire aucun bruit, et de partir ensuite au grand galop. Rien n’est plus contagieux que la terreur parmi les chevaux ; cette fuite soudaine de l’un d’eux épouvante les autres, et tous se mettent à courir pêle-mêle après le fuyard.
Tous ceux dont les chevaux paissaient sur les lisières du camp étaient remplis d’inquiétudes, mais on ne put savoir avant le jour sur qui le malheur était tombé. Ceux qui avaient lié leurs chevaux étaient plus tranquilles ; cependant cette précaution a son désavantage, les chevaux ainsi attachés ne peuvent s’éloigner beaucoup pour chercher pâture, et leurs forces s’en ressentent dans le cours d’un long voyage : plusieurs des nôtres donnaient déjà en effet des signes d’épuisement. Après une nuit sombre et tourmentée, l’aurore parut claire et brillante, et un glorieux lever