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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

tions n’excitaient plus la même ardeur de poursuite. En descendant une pente de la prairie, entre deux plis de terrain, nous eûmes le spectacle d’une association de chasse naturelle : sept loups noirs et un loup blanc chassaient de compagnie un daim qu’ils avaient presque réduit aux abois. Ils traversèrent notre ligne sans paraître nous apercevoir ; nous les vîmes courir leur gibier pendant un mille, en gagnant toujours du terrain, et ils sautèrent enfin sur sa croupe au moment où il plongeait dans un ravin. Plusieurs de nos gens poussèrent leurs chevaux sur une hauteur d’où l’on découvrait le ravin. Le pauvre daim était complètement cerné ; les uns le tenaient aux flancs, d’autres à la gorge : il fit deux ou trois efforts, deux ou trois bonds désespérés ; mais il fut entraîné, terrassé, mis en pièces. Les loups noir ; dans leur rage famélique, ne faisaient nulle attention au groupe de cavaliers ; mais le loup blanc, probablement moins déterminé chasseur, les vit, lâcha sa proie, et se mit à fuir à travers la campagne, en faisant lever sur son passage quantité de daims qu’il troublait dans leur repos au fond des ravins, et qui prenaient leur course en différentes directions. C’était une scène complètement sau-