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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

tous sens ; quelquefois deux ou trois allaient en parallèle et à une petite distance l’une de l’autre : celles-ci furent reconnues pour des traces de buffles, sur lesquelles de nombreuses bandes avaient passé. On voyait aussi des traces de chevaux qui furent examinées avec attention par nos chasseurs expérimentés. Ce ne pouvaient être des traces de chevaux sauvages, puisqu’on ne voyait aucune empreinte de poulains. Il était évident que les chevaux n’étaient pas ferrés, ils devaient donc appartenir à des chasseurs pawnies. Dans le cours de la matinée, les traces d’un seul cheval ferré furent aperçues ; peut-être le cheval d’un chasseur cherokis les avait laissées, ou bien c’était un cheval de la frontière volé par les sauvages. Ainsi, en voyageant dans ces solitudes périlleuses, la marque d’un fer de cheval devient un sujet d’observations, de soupçons, de précautions. La question est toujours de savoir si ce vestige vient d’un ami ou d’un ennemi, s’il est récent ou d’ancienne date ; si l’être qui l’a laissé est à portée ou non d’être rencontré.

Nous avancions toujours de plus en plus sur les terres de chasse, et nous voyions à tous momens bondir à droite et à gauche des daims, qui s’enfonçaient dans les taillis ; mais ces appari-