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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

pour une grande expédition. Nous objectâmes que Tony était trop incommodé de ses douleurs pour se mêler à une pareille entreprise ; mais il en raffolait ; et quand la permission demandée fut accordée, il oublia tous ses maux en un instant.

Bientôt le trio fut équipé et à cheval, tous le fusil sur l’épaule, la tête couverte de mouchoirs, évidemment préparés à une affaire d’importance. En passant devant les différentes loges du camp, le petit Français vaniteux ne pouvait s’empêcher de proclamer à droite et à gauche les grandes choses qu’il allait effectuer. Le taciturne Beatte, qui marchait en avant, avait beau s’arrêter de temps en temps et se retourner vers son compagnon d’un air de reproche sévère, il était impossible de contraindre le loquace Tony jouer l’Indien,

Plusieurs autres chasseurs se mirent aussi en campagne, et le vieux Ryan revint des premiers avec de belles dépouilles, ayant tué un daim mâle et deux jeunes biches. Je m’approchai d’un groupe qui s’était formé autour du vétéran, et qui semblait discuter les mérites d’un stratagème quelquefois employé dans la chasse aux daims. Il consiste à imiter le cri du faon avec