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CHAPITRE XXIX.


La grande Prairie. — La chasse aux buffles.


Une marche d’environ deux heures, dans la direction du sud, nous conduisit hors de l’aride zone des forêts transversales, et nous vîmes, avec un délice infini, la grande Prairie s’étendre devant nous à droite et à gauche. Nous pouvions suivre le cours sinueux de la grande Canadienne, et de plusieurs autres courans moins considérables, par les lignes vertes des bois qui bordent leurs rives. Le paysage était d’une beauté frappante : l’aspect de ces plaines sans bornes et d’une si liche végétation produit toujours une sorte de dilatation ; on croit respirer plus librement au milieu de cette vaste étendue de terres fertiles ; mais j’éprouvais cette émotion avec une double intensité en sortant de notre clôture d’innombrables rameaux.

Du haut d’une petite éminence, Beatte nous montra la place où ses camarades et lui avaient tué les buffles ; il nous fit remarquer plusieurs