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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/242

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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

le suivions des yeux se dessinant sur l’horizon éloigné, semblable à un corsaire chassant un bâtiment marchand ; enfin il passa sur la crête d’une éminence, de là dans une vallée peu profonde, puis sur une colline opposée, en touchant presque l’un des chevaux. Bientôt il se trouva tête contre tête avec lui, et paraissait tâcher de l’enlacer ; mais alors tous deux disparurent à l’ombre de la colline, et nous ne les vîmes plus. Il nous conta ensuite qu’il avait en effet jeté le nœud sur un cheval superbe et très vigoureux, mais il ne put le retenir, et perdit son lariat dans ses efforts.

Tandis que nous attendions son retour, nous vîmes deux buffles. Ils descendaient une pente conduisant à un ruisseau qui coulait au fond d’un ravin bordé d’arbres. Le jeune comte et moi nous tentâmes de les approcher sous le couvert des arbres. Quand ils nous découvrirent, nous étions encore à trois ou quatre cents toises d’eux, et se retournant aussitôt, ils firent retraite sur le terrain élevé. Nous poussâmes nos chevaux à travers le ravin, et leur donnâmes la chasse. L’immense poids de la tête et des épaules rend les montées difficiles au buffle, mais accélère sa marche dans les descentes. En ce moment,