Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/243

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nous avions donc l’avantage, et nous eûmes bientôt gagné les fugitifs, bien qu’il ne fût pas aisé d’obliger nos chevaux à s’en approcher, leur odeur seule leur inspirant de la terreur. Le comte avait un fusil à deux coups chargé à balles ; il fit feu, et manqua. Alors les taureaux-buffles changèrent de direction, et galopèrent en descendant la colline avec rapidité. Comme ils prirent des chemins différens, chacun de nous s’attacha à l’un de ces animaux, et nous nous séparâmes. J’étais pourvu d’une paire de pistolets que j’avais empruntés à fort Gibson, et qui avaient évidemment vu plus d’une campagne. Les pistolets sont une arme très convenable pour la chasse aux buffles, parce que le chasseur peut arriver très près de l’animal, et tirer en courant ; tandis que les longues carabines, en usage sur la frontière, ne peuvent être aisément maniées ni déchargées avec justesse à cheval. Mon objet était donc de m’approcher du buffle à la portée du pistolet. Ce n’était pas chose facile. J’étais bien monté, sur un cheval sûr et vite, plein d’ardeur pour la chasse, et qui atteignait sans peine le gibier ; mais aussitôt qu’il se trouvait en ligne parallèle, il reculait en remuant les oreilles avec tous les symptômes de l’aversion et