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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/245

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qui n’avait attaqué que pressé par l’instinct de sa propre défense, reprit la fuite promptement. Aussitôt que je fus venu à bout de calmer la terreur panique de mon cheval, je remis en état les pistolets, et tâchai de regagner le buffle, qui avait ralenti sa course, afin de reprendre haleine. À mon approche, il recommença un galop pesant et précipité à travers les ravins et les marécages, et plusieurs daims et quelques loups, effrayés sous leur couvert par le tonnerre de sa course, s’enfuyaient pêle-mêle des deux côtés de la vallée.

Un galop, sur ces territoires de chasse, à la poursuite du gibier, n’est pas aussi doux que pourraient se l’imaginer ceux qui se représentent les Prairies comme des plaines parfaitement unies et découvertes. Celles où nous étions alors sont, il est vrai, moins encombrées de plantes à fleurs et de longues herbes que les basses Prairies, et sont principalement couvertes de cette herbe courte, nommée gazon de buffles ; mais elles sont entremêlées de collines et de vallons, et, dans les endroits les plus plats, coupées par de profondes rigoles, ou ravins, formés par des torrens après les pluies, et qui, s’ouvrant sur une surface plane, sont de vrais trébuchets sur