Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/255

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perdissions point ses traces. Nous aurions alors beaucoup de peine à retrouver le chemin du camp ; il n’était pas même très facile de le reconnaître de la place où nous étions. Nous nous décidâmes donc à tâcher d’arriver au campement aussi vite que possible, et à envoyer nos métis et quelques uns de nos chasseurs vétérans en croisière sur la prairie, à la recherche de notre compagnon.

Nous avançâmes donc dans la direction que nous supposions conduire au camp. Nos chevaux, épuisés de fatigue, avaient peine à marcher seulement au pas. Le crépuscule avait déjà remplacé le jour, le paysage allait s’effaçant par degrés, et nous ne pouvions plus distinguer les points divers que nous avions remarqués le matin pour nous reconnaître. Les traits des Prairies ont entre eux une similitude qui défie l’observation de tout autre qu’un Indien ou un chasseur accoutumé à ces contrées. Enfin la nuit devint complète. Nous espérions apercevoir de loin la lueur des feux : nous prêtions l’oreille pour saisir le son des clochettes des chevaux. Une ou deux fois nous crûmes les entendre : c’était une méprise. Rien ne troublait le silence hors le monotone concert des insectes, et de temps à autre