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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/264

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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

qui distingue les Indiens. Beatte surtout était comparable à un excellent chien de chasse, vieilli dans son métier. Quelquefois il trottait, les yeux fixés sur la terre, un peu en avant de la tête de son cheval, discernant parmi les herbes des empreintes invisibles pour moi, excepté en y regardant de très près et avec une minutieuse attention. D’autres fois, il ralentissait le pas en fixant ses regards sur une place où rien n’était apparent ; alors il descendait, menait son cheval par la bride, et s’avançait doucement, le visage incliné vers la terre, saisissant de loin à loin des indications de la plus vague espèce. En certaines places, où le sol était dur et les herbes sèches, il perdait complètement la piste, et allait et venait en avant, en arrière, à droite et à gauche, jusqu’à ce qu’il eût un nouveau point de départ. S’il ne réussissait pas à en trouver un, il examinait les bords des ruisseaux voisins, ou les fonds de sable des ravins, dans l’espoir de reconnaître l’endroit où le comte les avait traversés. Quand il avait découvert la trace, il remontait à cheval, et recommençait sa course. Enfin, après avoir passé un ruisseau sur les rives croulantes duquel les fers d’un cheval étaient profondément marqués, nous arrivâmes à une