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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/263

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avec les Indiens. Une course désespérée nous mena au pied de la colline, et nous fit voir notre méprise. Au fond d’un ravin, nous aperçûmes les deux hommes, debout, près d’un buffle qu’ils avaient tué. C’étaient deux de nos cavaliers, qui étaient sortis du camp un peu avant nous sans être remarqués, et qui étaient arrivés là en ligne directe, tandis que nous avions fait un circuit dans la prairie.

Cet épisode ainsi terminé, et l’excitation soudaine qu’il avait produite étant refroidie, nous retournâmes lentement sur nos pas vers la prairie. Il fallut un peu de temps et de peine à nos métis pour retrouver les traces du comte. Ayant enfin réussi à les discerner, ils les suivirent dans toutes leurs allées et venues, jusqu’à une place où elles n’étaient plus mêlées avec les empreintes des buffles, mais se dirigeaient çà et là sur la prairie, toujours dans une direction opposée au camp. Ici le comte avait sans doute abandonné sa chasse, et cherché son chemin pour retourner au campement ; mais les ombres de la nuit, en s’épaississant autour de lui, l’avaient empêché de se reconnaître.

Dans cette recherche, nos métis déployèrent cette promptitude, cette finesse de coup d’œil