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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

prairie seulement quand ceux-ci les ont abandonnées à cause de la mort de quelque parent ; car il paraît que la sensibilité de ces singuliers petits quadrupèdes ne leur permet pas de rester dans un lieu où ils ont perdu un ami. D’autres affirment que le hibou est une sorte d’intendant, de concierge pour le chien de prairie, et l’on prétend même, vu la ressemblance de leur cri, que l’oiseau apprend à japer aux jeunes chiens, et sert de précepteur dans les familles.

À l’égard du serpent à sonnettes, on n’a rien découvert de satisfaisant sur le rôle qu’il joue dans l’économie domestique de cette intéressante communauté. Quelques personnes insinuent que cet animal rusé s’introduit comme un vrai sycophante dans l’asile de l’honnête et crédule chien de prairie, qu’il trompe indignement. Il est certain qu’on l’a surpris parfois mangeant quelques uns des petits de ses hôtes, et qu’on peut inférer de là qu’il se permet en secret des dédommagemens au-dessus de ceux qui sont ordinairement accordés aux parasites souffre-douleurs.

Tout ce que j’avais entendu dire sur ces petits animaux sociaux et politiques me faisait approcher de leur village avec un grand intérêt ; mal-