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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/269

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on les voit aller et venir d’un trou à l’autre, comme s’ils se rendaient des visites. Souvent ils se réunissent en plein air, pour gambader et courir ensemble à la fraîcheur du soir, après les pluies d’été. D’autres rois, ils passent la moitié de la nuit à se divertir, en aboyant, ou plutôt en japant d’une voix basse et faible, assez semblable à celle de très jeunes chiens. Mais à la moindre alarme, tous se retirent dans leurs cellules, et le village reste dépeuplé et silencieux. Quand ils sont surpris et n’ont aucun moyen d’échapper, ils prennent un certain air d’audace, et la plus drôle d’expression de défi, de colère impuissante.

Cependant les chiens de prairie ne sont pas les seuls habita ns de ces villages. Des hiboux et des serpens à sonnettes y prennent aussi leur domicile ; mais on ne sait s’ils sont des hôtes bien venus, ou des étrangers qui se sont introduits sans le consentement des premiers maîtres de l’établissement. Les hiboux qui se tiennent dans ces terriers sont d’une espèce particulière ; ils ont le regard plus vif, le vol plus rapide, les pattes plus élevées que les hiboux communs, et de plus, ils sortent en plein jour. Quelques uns disent qu’ils habitent les demeures des chiens de