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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

prendre cette résolution. Nos chevaux étaient presque abîmés par les fatigues des chasses et du voyage, et l’obligation de leur lier les jambes la nuit, dans la crainte des Indiens, jointe à la pauvreté des derniers pâturages, les avait réduits à un triste état. Les dernières pluies avaient emporté le peu qui restait d’herbages ; et, depuis notre campement pendant l’orage, nos bêtes avaient décliné rapidement. Tous les soins possibles ne pouvaient empêcher des animaux, accoutumés à la nourriture substantielle, régulière et abondante de l’écurie ou de la ferme, de perdre courage, et de s’amoindrir physiquement en voyageant sur les Prairies. Dans toutes les expéditions de ce genre, les chevaux indiens, qui sont généralement croisés de la race sauvage, doivent être préférés. Ils supportent les phis rudes exercices, les plus grandes privations, et s’engraissent en broutant le gazon et les herbes sauvages des plaines.

Nos hommes, d’ailleurs, avaient agi sans beaucoup de prévoyance, galopant à toute occasion, et courant après tout le gibier que le hasard leur présentait ; et ils avaient ainsi exténué leurs montures, au lieu de ménager leurs forces et leur courage. Dans une pareille tournée, un cheval