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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

poêle à frire avec assez peu de soin, moulu dans un sac de peau, sous une pierre ronde, et on le faisait bouillir ensuite dans notre principal et presque unique ustensile de cuisine, la marmite de camp, dans de l’eau de branche, ou de ruisseau, laquelle est toujours, sur les Prairies, fortement colorée par le sol, dont elle contient d’abondantes particules en état de solution ou de suspension. Nous avions en effet, dans le cours de notre voyage, senti le goût de toutes les variétés de terrain, et les eaux que nous avions bues pouvaient lutter, sous le rapport de la diversité de couleur, sinon de saveur, avec les teintures de la boutique d’un apothicaire. Une eau pure et limpide est un luxe très rare et très précieux sur les Prairies, du moins pendant cette saison.

Le souper fini, nous posâmes des sentinelles autour de notre miniature de camp ; les peaux et les couvertures furent étendues sur les branches des arbres, maintenant presque dépouilles de leur feuillage, et chacun dormit d’un sommeil profond et rafraîchissant jusqu’au jour.

Le soleil se leva brillant et pur ; le camp résonna encore des sons de la joie : on était ranimé par la pensée d’arriver bientôt au fort, et de se