Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/277

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vais. En cette occasion, Tony, véritable lutin à cheval, et connu pour son aptitude à ruiner tous les chevaux qu’il montait, vint à bout de rendre boiteux et invalide le beau gris d’argent qui l’avait porté dès le commencement du voyage.

Après avoir fait quelques milles, nous quittâmes la prairie pour prendre un sentier que Beatte nous dit être une trace de guerriers osages : ce sentier nous conduisit dans une région inégale et aride, entremêlée de forêts et de taillis épais, et coupée par des ravins profonds et des ruisseaux courans, sources principales de la Petite Rivière. Vers trois heures nous campâmes, près de quelques étangs, dans une étroite vallée. Notre course avait été de quatorze milles ; nous avions apporté des provisions du camp, et nous soupâmes de bon appétit avec du buffle en daube, de la venaison rôtie, des beignets de farine, frits avec de la graisse d’ours, et du thé fait avec une sorte de verge d’or que nous avions trouvée sur notre route, et dont l’infusion nous avait paru presque aussi agréable à boire que le café. À vrai dire, le café, qui nous fut servi à tous les repas, suivant la coutume de l’Ouest, tant que notre provision dura, n’était pas un breuvage digne d’éloges. Il était brûlé dans une