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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

souvent ils avaient de l’eau jusqu’aux sangles pendant un assez long trajet. D’autres fois il nous fallait forcer le passage à travers des fourrés de ronces et de vignes sauvages, qui à tous momens nous jetaient presque hors des arçons. Un de nos chevaux de bât s’embourba, tomba sur le côté, et l’on eut beaucoup de peine à le dégager. Sur toutes les places où le sol était stérile, ou sur les bancs de sable, des traces innombrables d’ours, de loups, de buffles, de chevaux sauvages, de dindons et d’oiseaux aquatiques nous montraient l’abondance de gibier offerte au chasseur en cette contrée : mais nos gens étaient rassasiés de chasse, et trop fatigués pour être excités par ces signes qui auraient suffi, au début de notre voyage, pour leur causer une fièvre d’espérance et de joie. Maintenant leur unique désir était d’arriver au fort le plus tôt possible.

Enfin nous trouvâmes un gué où nous traversâmes la Petite Rivière ; nous avions de l’eau jusqu’aux sangles de nos selles, et nous fûmes obligés de faire une halte d’une ou deux heures après le passage, pour laisser sécher les bagages mouillés et reposer les bêtes.

En reprenant notre marche, nous arrivâmes bientôt à une jolie petite prairie entourée d’ormes