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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/283

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une teinte rosée, et à celle-ci succédait une raie d’un beau violet foncé ; une ligne étroite de nuages bruns, dont les bords étaient couleur d’or et d’ambre, flottait à l’occident ; et juste au-dessus (le ces nuages, l’étoile du soir brillait avec le pur éclat d’un diamant.

Le concert du soir des divers insectes était en harmonie avec la scène ; et tous ensemble formaient ce son doux et un peu mélancolique, toujours si agréable à un esprit disposé à la rêverie tranquille.

Nous eûmes encore une belle nuit. Nos hommes, fatigués, après un peu de conversation à demi-voix autour de leurs feux, tombèrent bientôt dans un profond repos. La lune, alors dans son premier quartier, éclairait faiblement ; mais lorsqu’elle fut couchée, des étoiles et des météores brillans répandaient encore une douce lumière. IL est délicieux de bivouaquer ainsi sur les Prairies, de contempler, étendu sur la couche du chasseur, les étoiles du ciel, comme on les contemple du pont d’un vaisseau. Dans ces solitudes, on sent la réalité de cette sympathie avec les astres, qui fit des astronomes des bergers de l’Orient, lorsqu’ils veillaient la nuit sur leurs troupeaux. Combien de fois ne me suis-je pas rap-